De plus en plus de particuliers s’intéressent au bricolage pour renforcer la sécurité de leur logement. L’installation d’un système de vidéosurveillance en DIY (Do It Yourself) ne se limite pas à dissuader les cambrioleurs : elle peut également jouer un rôle déterminant dans votre contrat d’assurance habitation. Cet article détaille comment l’installation d’une solution de surveillance maison améliore votre protection et peut se traduire par des avantages financiers auprès de votre assureur.
Pourquoi installer un système de vidéosurveillance soi-même ?
Faire le choix d’un système de vidéosurveillance en bricolage présente plusieurs atouts :
- Réduction des coûts d’installation : en optant pour une pose DIY, vous économisez sur la main-d’œuvre.
- Personnalisation du dispositif : vous sélectionnez exactement les emplacements, le type de caméras et la configuration réseau, en fonction de vos besoins spécifiques (détection jour/nuit, vision grand angle, etc.).
- Flexibilité et évolutivité : vous pouvez ajouter ou remplacer des éléments au fil du temps (caméras supplémentaires, système d’alarme relié, etc.).
- Impact sur l’assurance habitation : un logement doté d’un système de vidéosurveillance installé correctement répond souvent à des critères d’exigence des compagnies d’assurances, pouvant conduire à une réduction de prime ou à une meilleure prise en charge en cas de sinistre.
En somme, le bricolage permet non seulement de créer un dispositif totalement adapté à son logement, mais aussi de démontrer à son assureur que l’on prend des mesures concrètes pour limiter les risques de vol ou d’effraction.
Les différents types de systèmes de vidéosurveillance DIY
Avant de prendre une perceuse en main, il convient de comprendre les grandes familles de dispositifs disponibles sur le marché.
Caméras analogiques classiques
- Principe : une caméra analogique transmet l’image via un câble coaxial vers un enregistreur DVR (Digital Video Recorder).
- Avantages : matériel généralement moins cher à l’achat, installation simple si le logement dispose déjà d’un câblage adapté.
- Inconvénients : qualité d’image parfois limitée (720p ou 1080p), câblage rigide obligatoire jusqu’à l’enregistreur.
Caméras IP et caméras Wi-Fi
- Principe : chaque caméra dispose d’une adresse IP, transmissible via le réseau local câblé (Ethernet) ou via Wi-Fi. Les images sont enregistrées sur un NVR (Network Video Recorder) ou dans le « cloud ».
- Avantages : haute résolution (2 Mpx, 4 Mpx, voire 8 Mpx), possibilité d’accéder aux flux en direct depuis un smartphone, installation plus flexible (surtout pour le Wi-Fi).
- Inconvénients : demande une connexion Internet stable (pour les Wi-Fi), risque de ralentissement du réseau domestique si plusieurs caméras sont actives simultanément.
Kits de vidéosurveillance tout-en-un
- Principe : ensemble pré-assemblé composé de plusieurs caméras (filaires ou Wi-Fi) et d’un enregistreur (DVR ou NVR), livré avec les câbles nécessaires et parfois un disque dur.
- Avantages : matériel « plug-and-play », simplicité d’installation pour un novice, compatibilité garantie entre les caméras et l’enregistreur.
- Inconvénients : moins modulable si vous souhaitez ajouter davantage de caméras non prévues à l’origine.
Pour découvrir différents ensembles prêts à installer, vous pouvez consulter des kits de vidéosurveillance proposant tout le nécessaire pour sécuriser son domicile sans connaissance technique approfondie.
Systèmes de vidéosurveillance connectés (domotique)
- Principe : caméras reliées à une box domotique ou directement à une application mobile, parfois couplées à des capteurs de mouvement, des sirènes ou des éclairages.
- Avantages : intégration aisée avec les autres équipements connectés de la maison (éclairage, volets, détecteurs d’ouverture), option de notifications instantanées en cas de détection.
- Inconvénients : dépendance à un écosystème propriétaire, parfois abonnement nécessaire pour profiter de toutes les fonctionnalités (historique de vidéos, stockage cloud).
Étapes clés pour l’installation DIY d’un système de vidéosurveillance
Réussir son installation en mode bricolage demande de suivre certaines étapes essentielles.
1. Choisir les emplacements stratégiques
- Entrées principales : portes d’entrée, portes-fenêtres, portails.
- Points faibles : zones peu éclairées, recoins, arrière-cour.
- Hauteur de pose : idéalement entre 2 m et 3 m pour éviter tout vandalisme volontaire et offrir un champ de vision large.
2. Déterminer le type de fixation et de câblage
- Caméras filaires (DVR ou NVR) : vérifier la longueur nécessaire de câble (coaxial ou Ethernet), prévoir des gaines pour la protection si le câble passe en extérieur.
- Caméras sans fil (Wi-Fi) : s’assurer d’une bonne couverture réseau, placer un répéteur Wi-Fi si nécessaire, vérifier l’alimentation (certaines caméras Wi-Fi restent filaires pour l’alimentation).
3. Installer le matériel et réaliser le câblage
- Percement et scellement : percer un trou adapté au diamètre du câble, protéger l’orifice avec un passe-câble étanche, surtout en extérieur.
- Fixation : utiliser des chevilles adaptées au support (brique, béton, placo), vis inoxydables pour résister aux intempéries.
- Raccordement : brancher chaque caméra à l’enregistreur ou à la box domotique, vérifier la continuité de chaque connexion.
4. Configurer et tester le système
- Paramétrage du réseau : attribuer une adresse IP fixe aux caméras IP, configurer le routeur pour la redirection de ports si vous souhaitez un accès à distance.
- Réglage de l’angle de vue : vérifier en temps réel que la zone filmée correspond à vos attentes (absence d’angles morts).
- Enregistrement et stockage : formater le disque dur (DVR/NVR), définir la durée de conservation des images (souvent entre 7 et 30 jours), éventuellement configurer l’enregistrement sur détection de mouvement pour économiser de l’espace.
Impact d’un système de vidéosurveillance sur l’assurance habitation
Les compagnies d’assurances accordent une attention particulière aux mesures de sécurité mises en place par les assurés. Un logement équipé d’un dispositif de vidéosurveillance conforme leur donne davantage de garanties quant à la prévention des cambriolages.
Exigences et garanties spécifiques
- Obligation de dissuasion : plusieurs contrats d’assurance exigent la présence d’un dispositif dissuasif (alarmé ou filmant). Un simple autocollant « Zone sous vidéosurveillance » ne suffit plus ; il faut un équipement opérationnel.
- Conformité RGPD : toute caméra filmant l’extérieur doit être orientée de manière à ne pas porter atteinte à la vie privée des voisins. Cette règle est généralement mentionnée dans les conditions de mise en œuvre du système, et le non-respect peut entraîner un refus d’indemnisation.
- Classement du matériel : certains assureurs exigent l’usage d’appareils certifiés ou labellisés (NF : norme française, APSAD : pour la télésurveillance). Si vous installez un kit DIY, vérifiez que les caméras proposées répondent à ces normes ou à des critères minimaux (résolution, vision nocturne, enregistrement local sécurisé).
Réduction de prime et bonus de prévention
- Prime d’assurance réduite : selon les assureurs, l’ajout d’un système de vidéosurveillance peut déboucher sur une économie de 5 % à 20 % sur la cotisation annuelle. Cette réduction dépend du niveau de protection (détection 24 h/24, télésurveillance professionnelle ou simplement un enregistrement local).
- Bonus fidélité : certaines compagnies proposent des offres temporaires pour encourager la souscription de garanties supplémentaires spéciales « habitation sécurisée ». Installer un système valable peut vous faire bénéficier d’un geste commercial lors de votre renouvellement de contrat.
Garanties et exclusions possibles
- Vol avec effraction : la plupart des contrats couvrent un vol survenu malgré un système de sécurité approuvé, à condition d’avoir respecté les clauses (alarme active, caméras filmant les points d’accès).
- Exclusion en cas de négligence : si l’assureur constate que les enregistrements n’ont pas été activés ou que le dispositif était hors service, la prise en charge peut être partielle, voire refusée.
- Défaut de maintenance : un équipement mal entretenu (objectif sale, caméra mal orientée, disque plein non remplacé) risque de ne pas être reconnu comme actif ; gardez toujours un historique de vérifications régulières.
Bien documenter votre installation pour l’assurance
Le meilleur moyen de prouver à votre assureur que votre bricolage a été réalisé dans les règles consiste à conserver un dossier détaillé :
- Factures et notices techniques : gardez la documentation fournie avec vos caméras et votre enregistreur, ainsi que les factures d’achat du kit ou des composants.
- Photos avant/après installation : immortalisez l’emplacement initial (zone vulnérable sans protection) et la pose terminée, afin de prouver la mise en place du matériel.
- Rapport de tests et vérifications : notez les dates des essais (détection de mouvement, vision nocturne) et conservez les captures d’écran des principaux réglages (sensibilité, planning d’enregistrement).
- Déclaration à l’assureur : informez votre compagnie d’assurance de l’installation, idéalement au moment de la pose ou lors de la résiliation/renouvellement de votre contrat. Joignez-y la copie des documents listés ci-dessus.
Bonnes pratiques et conseils bricolage pour une installation efficace
Pour que votre système DIY soit pleinement opérationnel et répondent aux exigences de votre assurance, suivez ces recommandations de bricolage :
- Outils nécessaires : perceuse-visseuse, mèche adaptée au matériau (béton, brique, placo), tournevis cruciforme, niveau à bulle, détecteur de montant (pour les cloisons), scie-cloche pour passe-câbles étanches.
- Sécurité électrique : coupez le courant dans la zone d’intervention si vous devez passer un câble à proximité d’un circuit électrique existant. Vérifiez l’absence de canalisation à l’aide d’un détecteur de matériaux avant de percer.
- Étanchéité et protection des câbles : en milieu extérieur, utilisez des gaines ICTA ou des conduits étanches IP65, appliquez un mastic silicone autour du perçage pour éviter les infiltrations d’eau.
- Choix de la hauteur et de l’angle : fixez la caméra suffisamment haut pour éviter tout sabotage, mais pas trop pour conserver une image détaillée des visages. Un angle légèrement incliné vers le bas (15 ° à 30 °) est souvent recommandé.
- Soigner le façonnage des câbles : regroupez-les proprement avec des colliers rilsan, évitez les longueurs inutiles pour limiter la saturation réseau (pour les caméras IP) ou les pertes de signal (pour les caméras analogiques).
- Maintenance régulière : prévoyez un contrôle semestriel (ou trimestriel selon l’environnement) pour nettoyer les lentilles (poussières, toiles d’araignée), vérifier les fixations et tester le bon fonctionnement du système.
Conclusion
Installer soi-même un système de vidéosurveillance s’inscrit pleinement dans l’esprit du bricolage : un projet technique, adapté à votre budget, et source de satisfaction personnelle en termes de sécurité. En plus de renforcer la protection de votre domicile, cette initiative peut jouer en votre faveur auprès de votre compagnie d’assurance habitation, sous réserve de respecter les critères de conformité et de bien documenter votre installation.
Pour vous lancer rapidement, vous pouvez opter pour des kits de vidéosurveillance complets, livrés avec caméras, enregistreur et accessoires. En associant bricolage et dispositions contractuelles, vous sécurisez plus efficacement votre logement tout en optimisant vos modalités d’assurance.